© John Kouskoutis

INVARIANTS – Bach, Takemitsu, Levinas

Programme :

Sonate en Trio pour orgue – Johann-Sebastian BACH (1729-30)
Les Invariants – Michaël LEVINAS (2021)
Sonate en Trio pour orgue – Johann-Sebastian BACH (1729-30)
Rain Tree – Tōru TAKEMITSU (1981)
Sonate en Trio pour orgue – Johann-Sebastian BACH (1729-30)

Musiciens : Minh-Tâm Nguyen, Thibaut Weber, Hsin-Hsuan Wu / Alexandre Esperet

Invariants est un programme pour trio de musiciens jouant des claviers à percussion. Intercalés entre trois Sonates en Trio pour Orgue de Johann-Sebastian BACH, Rain Tree (1981) de Tōru TAKEMITSU et Les Invariants (2021) de Michaël LEVINAS font effectuer des allers-retours dans le temps aux oeuvres du compositeur allemand.
Quelques siècles après leurs compositions, ces sonates continuent de s’adapter à leur temps sans en perdre leur essence et la présence d’oeuvres de notre époque nous rappelle que Jean-Sebastian BACH demeure bien actuel. 

Sonates en trio BWV 525-530 

Composition : Johann-Sebastian Bach 
Date de composition : 1729-1730
Trio No. 1 en mi bémol majeur BWV 525 – Durée : 9’25
ou Trio No. 2 en ut mineur BWV 526 – Durée : 9’23
ou Trio No. 3 en ré mineur BWV 527 – Durée : 10’16
ou Trio No. 4 en mi mineur BWV 528 – Durée : 8’31
ou Trio No. 5 en do majeur BWV 529 – Durée : 11’29
ou Trio No. 6 en sol majeur BWV 530 – Durée : 10’33

« Les six sonates en trio BWV 525 à 530 sont sans aucun doute parmi les œuvres les plus allègres, les plus lumineuses et les plus divertissantes que Bach ait jamais écrites ; néanmoins, l’absence d’un véritable style d’orgue est évidente dans ces compositions, qui emploient les trois mouvements vif-lent-vif du concerto à l’italienne et proviennent presque certainement d’œuvres de musique de chambre en trio. Bach dut sans doute achever ces sonates vers 1729-1730, mais il semble qu’il ait commencé ce travail beaucoup plus tôt. » 
Patrick Szersnovicz, « Le Monde de la musique » (199) mai 1996

La musique de Jean-Sébastien Bach fait aujourd’hui partie intégrante du répertoire de tout musicien•ne et donc également de tout percussionniste. 
Dans ces sonates, les Percussions de Strasbourg mettent l’accent sur la forme des sonates, leurs caractères et leurs mouvements singuliers. 

Rain Tree

Composition : Tōru Takemitsu 
Création : 31 mai 1981
Durée : 12’18
Edition : Schott, Tokyo, nº SJ 1006 

« On l’appelle rain tree parce que le lendemain des nuits d’averses, jusqu’à la mi-journée au moins, l’arbre continue à dégoutter de toute sa frondaison, comme s’il faisait pleuvoir. Alors que les autres arbres sèchent quasi immédiatement, celui-ci, qui est couvert de feuilles extrêmement serrées et aussi petites que la pulpe d’un doigt, retient l’eau dans son feuillage. Un arbre intelligent, vous ne trouvez pas ? »
Tiré de « Un arbre à pluie » intelligent, Kenzaburo Oe (Titre Original : Atama no ii rein tsurii)

Les Invariants

Composition : Michaël Levinas 
Création : 7 Juin 2021
Durée : 13’42
Edition : Lemoine

Les invariants : Cinq clairières 
Première clairière : Le Choral en larmes
Deuxième clairière : Anaphores
Troisième clairière : Le manège de la note
Quatrième clairière : Invariant
Cinquième clairière : Le Choral en larmes 2 (transcription)

Une pièce pour trois claviers bien tempérés

« Le terme d’invariant, « ce qui est constant, fixe et stable » est un concept utilisé notamment en mathématique, physique et en linguistique. L’avènement du tempérament égal à la fin de l’époque baroque a introduit ce concept d’invariant dans l’écriture musicale des compositeurs notamment à partir de J.S.Bach.
La stabilité du tempérament qui a permis le développement et l’organisation formelle du système tonal ont constitué les bases d’un langage fondé sur des échelles de hauteurs stables, invariables permettant des formes modulantes, complexes dont les découvertes ont fait une part de l’histoire de la musique européenne du XIXe siècle. Mais ce XIXe siècle a été aussi le début d’une autre modernité musicale, celle des nouvelles lutheries, des recherches acoustiques ouvrant la voie au XX siècle à la découverte de sons inouïs, de l’électronique, et de la percussion, celle de Varèse, Messiaen, Xenakis et tant d’autres chefs d’œuvres dont l’un des fondements étaient les infinies variations identitaires des timbres et l’ouverture sur les cultures extra européennes.
Le concept d’invariant n’est pas anachronique. L’organisation des échelles stabilisées ouvre des possibles formels, temporels et harmoniques polyphoniques, basés sur d’autres principes modulants, (ce que j’appelle les innombrables clairières de ces modulations) et hiérarchiques que les modalités initiales du système tonal. La structure même de l’écriture basée sur les invariants ce n’est pas un simple retour à l’esprit de la fin du baroque. C’est une recherche créatrice d’un au-delà du timbre et une forme d’abstraction du musical qui ouvre aussi la voie à la transcription de l’œuvre affranchie de sa trop forte identité sonore.
Écrire une pièce de percussion pour trois claviers tempérés, c’est un acte d’écriture et une exploration radicalement contemporaine de ce concept d’invariant ».

Michaël Levinas

En concert :

29 août 2021 : Les Jardins Musicaux, Cernier, Suisse
11 septembre 2021 : Château du Hohlandsbourg, Haut-Rhin
17 septembre 2022 : Flanders festival , Gand (BE)
25 février 2023 : Gesellschaftsahaus, Magdebourg (DE)
3 avril 2023 :Théâtre Carlo Felice, Gênes (IT) (en partie)
2 septembre 2023 : Eleusis 2023 European Capital of Culture, Elefsina, Grèce

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