Dédicataires : Percussions de Strasbourg
Création : 1er juillet 1978, Italie, Rome, Villa Médicis, par les Percussions de Strasbourg, direction : Allain Gaussin
Effectif : 6 percussionnistes
Durée : 20′
Éditeur : Salabert, Paris
C’est au cours de mon séjour à la Villa Medicis (77 – 79) à Rome que j’ai composé Colosseo. Le Colisée m’avait alors fortement impressionné par ses dimensions extraordinaires, sa construction en ellipse et son état de conservation relativement satisfaisant par rapport à ses 19 siècles passés. Le choix des instruments de percussions s’est aussitôt imposé pour traduire l’image des batailles et des combats antiques qui avaient lieu ; mais avec Colosseo, il ne s’agit ni de musique à programme, ni de musique descriptive, tout au plus est-ce une évocation métaphorique musicale personnelle.
Sur le plan du traitement instrumental, j’ai voulu donner des couleurs franches et nettes, en utilisant essentiellement un principe d’écriture par familles de timbre.
Composée d’un seul tenant, cette œuvre comprend cinq parties qui sont fondues l’une dans l’autre, sauf entre la deuxième et la troisième partie :
1 Masse métallique mobile.
Ici l’image du Colisée est particulièrement sensible :
matériau unique : métaux (tams tams, gongs, cymbales)
écriture en espace courbe (forme elliptique du Colisée)
intensité des nuances (jeu du sang, enfer terrestre)
2 Contrepoint de claviers.
Cohabitation de trois musiques distinctes :
harmonie en expansion aux trois vibraphones,
contrepoint de xylorimba et de marimba,
longues phrases aux crotales tibétaines.
3 Fractures.
(Peaux, pizz de cymbales, peaux)
4 Ascension de cloches lointaines.
5 Rituel.
Exubérance et foisonnement rythmiques composés avec des cellules brèves répétitives (bois, métaux) sur fond de roulements mobiles de peaux.
Alain Gaussin