Date et lieu de création : 10/12/94, Festival « 38ème Rugissants », Grenoble
Effectif : 6 percusionnistes et 1 djembé
Durée : 20 ‘
Autres contacts a été composé pour Les Percussions de Strasbourg et le griot africain Adama Dramé.
Cette rencontre relève d’une gageure : conjuguer deux pratiques musicales aussi étrangères que les cultures dont elles sont issues. D’un côté la tradition orale (la musique se transmet par l’oreille, l’imitation et l’improvisation y joue un rôle prépondérant), de l’autre l’expressions contemporaine de la tradition « savante » occidentale (la musique est écrite, l’oeuvre signée par un compositeur).
Le but n’est pas de réaliser une fusion mais une conversation à l’intérieur d’une cohabitation, avec les surprises, désaccords, argumentations et les accords que cela comporte.
Le titre fait allusion au désir de rencontre d’autres cultures que la sienne, mais aussi à la recherche d’autres formes de contact avec les instruments dont on joue.
“Si les mélodiques ou les harmonies inhérentes à une culture ont parfois du mal à se mêler à d’autres cultures musicales sans y perdre un peu de leur essence, le rythme, par contre, ou division du temps en espaces égaux ou inégaux, autorise bien des rencontres.
Rythme et percussion étant cousins germains, l’idée de faire converser la culture africaine et la culture européenne contemporaine par l’intermédiaire de la percussion semble pertinente !
Et quand il s’agit de musiciens comme Adama Dramé et Les Percussions de Strasbourg, tous les espoirs sont permis ! Car ils ont en commun non seulement le tambour et le réseau infini des rythmes, mais aussi la haute variété des sons et, qualité inappréciable, l’enthousiasme. Car sur ces éléments que l’oeuvre projetée voudrait s’appuyer pour tenter d’atteindre le bonheur de jouer et de communiquer aux auditeurs. Sur le plan instrumental, on tirera la leçon du Djembé : obtenir d’un seul instrument un maximum de sons par la variété des techniques. Donc matériel très concentré pour le groupe, et virtuosité dans les changements d’attaque. Quant à la Musique, le but ne sera pas de réaliser une fusion, mais une conversation à l’intérieur de la cohabitation, avec les surprises, désaccords, argumentations et, espérons-le, les accords que cela comporte.”
Jean-Pierre Drouet