Création : 06 février 2015 au Théâtre de Hautepierre, Strasbourg
Commande de l’Etat français pour les Percussions de Strasbourg
Effectif : 6 percussionnistes
Durée : 18 minutes
Editeur : Edizioni Suvini Zerboni – Milano
« Ossido » est écrit pour et dédié aux musiciens des Percussions de Strasbourg. Le mot « Ossido » (qui signifie oxyde en italien) évoque le métal, les six percussionnistes jouant exclusivement des métaux (sauf une surprise !). Le choix de de (se) restreindre aux métaux relève de plusieurs raisons. Le monde sonore des percussions est pratiquement infini, la diversité des formes, des matériaux, est très large. Il était nécessaire de se fixer une limite.
Les métaux me fascinent parce qu’ils peuvent être accordés, ils peuvent avoir de longues résonances inharmoniques. Je suis surpris par les accumulations de résonances “disharmoniques” qui se produisent quand des instruments accordés à la même hauteur sont frappés, puis qu’on les laisse résonner. « Ossido » se concentre sur un MI décliné sur plusieurs octaves par différents instruments : cloches suspendues au dessus de récipients d’eau dans lesquels elles sont plongées, gongs thaïlandais et plaques de tôle, tubes d’aluminium microtonaux.
Les métaux me fascinent parce qu’ils font référence à d’autres mondes sonores : encore les cloches de vaches (les montagnes et Mahler!), les sons des fonderies.
Les métaux me fascinent parce qu’ils font partie de la musique populaire : steel drums à partir de bidons métalliques, pots, “sartenes” (frying pans), et cuillères, “cucharas”, de la musique populaire cubaine.
Le monde sonore de «Ossido» vient de deux idées spécifiques : d’une part le rejet de la spatialisation, de la dislocation des instruments dans l’espace ; d’autre part la distorsion, la saturation, le grésillement créé par de petits éléments métalliques (batte de triangle, pièces de 5 cents d’euros) posés sur des instruments frappés. Même la forme de « Ossido » répond à ce besoin de compacité : un seul long mouvement, bien que structuré en plusieurs îlots de vitesse, cherche à articuler les infinies aspects du son de ces mystérieux bourdonnements.
Aureliano Cattaneo