Instrumentarium

Constitué au fil des voyages, des tournées et des créations du groupe, l’instrumentarium représente environ 500 instruments de tout type, provenant de tous les horizons : peaux, bois, métaux, accessoires… Chaque matériau appelle une technique de jeu particulière.

Aves plus de 7 tonnes de matériel et d’accessoires, les timbales, congas, xylophones, marimbas, cymbales, vibraphones, gongs, tambours de bois, grosses caisses, cloches à vaches, crotales, cloches tubes, tamtam, glockenspiels, plaques tôles… répondent aux verres de vin, tuyaux harmoniques, sirènes, spaghetti, enclumes, ressorts d’amortisseur, bols… Les objets usuels eux-mêmes sont parfois détournés de leur usage premier au profit de leur seule résonance.

Véritable force de proposition et d’expérimentation pour les compositeurs, il influence leur écriture : le premier jeu chromatique de cloches à vache inspira Olivier Messiaen, les gongs thaïlandais furent utilisés par Hugues Dufourt dans sa symphonie pour percussions Erewhon

Des échanges avec les compositeurs sont nés des instruments inédits, tel le sixxen, un ensemble instrumental de cent neuf sons métalliques différents conçu expressément pour l’ensemble par Xénakis.

Plus proches de nous, les nouvelles technologies offrent également l’opportunité d’investigations sonores quasi illimitées.

Le SIXXEN de I. Xenakis

La nouvelle génération des Percussions de Strasbourg répétant Pléiades, de I. Xenakis sur les Sixxens

Spécialement conçu en 1979 pour les Percussions de Strasbourg afin de jouer la pièce Pléiades, le Sixxen est un instrument métallique de 19 hauteurs, distribuées inégalement avec des hauteurs différentes de l’ordre du quart ou du tiers de ton et de leurs multiples.
Il tire son nom du nombre SIX (traditionnellement le nombre de musiciens aux Percussions de Strasbourg) et du nom XEN, le début du nom de Xenakis. Il a été pensé en 6 exemplaires pour les 6 musiciens du groupe, mais de manière à ce que tous les Sixxens joués ensemble ne forment jamais d’unissons. Son créateur, Robert Herbrad, l’a conçu en étroite collaboration avec l’ensemble et le compositeur.
Son histoire est particulière car cette troisième génération de Sixxens est à ce jour l’unique set existant au monde. De nombreux autres ensembles ont construit des instruments s’en approchant afin de jouer les multiples pièces où il est requis, mais aucun n’a été assemblé de manière à retrouver exactement le son, si spécifique, qui fait toute l’unicité de l’objet original. Depuis 40 ans, de nombreux ensembles ont fait fabriquer des instruments approchant des Sixxens, mais jamais leur qualité n’a su égaler celle des Sixxens de Robert Hébrard, en termes de son, de résonnance, de précision et de projection.
D’autres compositeurs se sont intéressés à l’écriture pour cet instrument comme Anette Schlünz, Jean-Louis Agobet, Thomas Meadowcroft, Lutz Glandien, Harold Vásquez-Castañeda, et surtout Philippe Manoury.

Les Percussions de Strasbourg et I. Xenakis face au Sixxen


Le VEME

En 2013-2014 Les Percussions de Strasbourg ont aussi collaboré à l’invention et la création du VEME avec l’Orchestre national de Lorraine, un instrument aux sons métalliques se distinguant des percussions asiatiques (cf. revue de presse ci-dessous).
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