Création : 9 septembre 1969 – Festival de Persépolis (Iran)
Commanditaire : Ministère de la Culture (Direction de la Musique) et Festival de Persepolis
Dédicataires : les Percussions de Strasbourg
Effectif : 6 percussionnistes
Durée : 35′
Editeur : Salabert
Le Titre Persephassa fait référence à la déesse Perséphone, ou Kore, personnification des forces telluriques et des transmutations de la vie. Celles-ci sont liées aux cycles cosmiques des espèces vivantes et à l’homme en particulier, la base étant la période, l’itération, essence même de la théorie des nombres et des mathématiques. C’est la raison profonde du rôle de la percussion qui symbolisait également les activités telluriques et célestes.
Au moment de sa création, en 1969, Xenakis a proposé de nouveaux instruments, les simantras en bois ou de métal, déjà utilisés dans l’Orestie et dont l’idée d’origine se trouve dans les simandres des couvents grecs, « véritables nids d’une rythmique ancestrale non encore détruite par la Radio, la Télévision ou les invasions. »
Les 6 percussionnistes sont placés en anneau autour du public qui est ainsi enserré dans ces courants portés par la musique. Les trajectoires se croisent ou évoluent selon une chorégraphie sonore mise en scène par le compositeur. Par une accélération progressive, la musique va transporter l’auditoire dans un gigantesque tourbillon. Si ce « tourniquet » évoque la danse des derviches tourneurs, Xenakis ne vise pas à la transe : de brusques coupures, brèves mais réparties d’une manière imprévisible, sortent sur la fin l’auditeur de sa torpeur.