Création : 23 octobre 1994 au festival d’Automne de Bonn, DE
Effectif : 6 percussionnistes
Durée de l’oeuvre : 11′
Editeur : Bote Bock
« L’eau en elle-même n’existe pas. Une conception de l’eau est un fleuve, une autre une flaque, une troisième la pluie. Les quatre éléments naturels : la terre, l’eau, le feu et l’air prennent tout leur sens avec le cinquième élément : l’esprit » Wolf Kahlen.
La pluie prend des formes très différentes et elle est, comme tous les autres éléments naturels, une ‘’ dépendance innocente ‘’, tout comme elle dépend du bruit non matérialisé. La pluie crée le son, l’esprit seulement peut l’enregistrer par la perception acoustique. L’esprit peut imaginer des sons sans les entendre… Quel instant suspendu merveilleux, comme une averse pressentie. Comme il est proche le son, produit par les rythmes des instruments de percussion. Tous deux (son et rythmes) inspirés de l’imagination de l’esprit. Différents éléments se mêlent de manière indissociable jusqu’au plus petit détail, pour devenir un seul son, à part entière. Etre à l’écoute d’une musique ou de la pluie, un processus dans le temps, le temps habité par les chiffres, comme la musique.
Une pièce pour 6 musiciens – 6, le chiffre absolu, parce qu’il est la somme autant que le produit : 1+2+3 et 1x2x3. Il est aussi le produit du premier chiffre masculin (3) et du premier chiffre féminin (2), dont la somme est le 5 indivisible. Ce jeu avec les chiffres au sens mathématique et poétique (par exemple interprétation de leurs polarités) devient du temps audible dans les relations les plus variées entre les sons, denses ou presque nus, forts, doux, interrompus par le silence, le calme… comme le commencement imperceptible d’une pluie « .
Annette Schlünz